Le cerveau est divisé en deux hémisphères qui sont connectés. Il est constitué de milliards de cellules de différents types et qui ont des fonctions diverses. Des cellules spécialisées, appelées neurones, communiquent extrêmement rapidement entre elles. Ci-dessous, on peut voir une représentation du cerveau du dessus, qui montre certaines de ces connexions.

Picture of the brain

Chez la plupart des gens, l’hémisphère gauche est largement responsable de la compréhension et de la production du langage parlé et écrit. Vous pouvez voir ci-dessous une photo de la partie gauche du cerveau.

picture of the left hemisphere

Veuillez un diagramme animé montrant ces deux régions (les termes spécifiques présentés au sein de chacune des deux régions du diagramme seront expliqués ultérieurement):

Animation

Veuillez noter que les régions et circuits présentés dans ces diagrammes sont complètement schématiques. Ils sont repris du livre de Duncan Milne, Apprendre au cerveau à lire, et sont utilisés simplement pour illustrer les zones et systèmes impliqués dans la lecture.

La région auditive

Cette région s’occupe de :

La reconnaissance et la prononciation des mots complets

Au cours de notre vie, nous entendons plusieurs fois le même mot, prononcé par des locuteurs différents qui ont des voix différentes, des manières de prononcer différentes, des débits de prononciation différents, etc. Par ailleurs, un mot n’est jamais prononcé deux fois exactement de la même manière, même par la même personne. Finalement, chaque mot peut être prononcé dans une infinité de contextes.

Il existe donc une variabilité énorme dans les mots que nous entendons et apprenons.

Comment pouvons-nous donc reconnaître les mots aussi facilement et aussi rapidement en dépit de cette variabilité ?

Ceci résulte du fait que nous avons progressivement construit des représentations des mots dans notre cerveau, c’est-à-dire des entités abstraites qui ne prennent pas en compte les variations ou les déviations qui ne sont pas importantes pour le sens, et qui ont trait par exemple à la voix, à l’accent, au débit, au contexte.

Ces représentations des mots parlés, que nous apprenons au cours de nos vies, sont stockées dans la région auditive du cerveau et constituent progressivement un vrai « dictionnaire », appelé lexique phonologique.

(Rappel : les symboles [  ] désignent des séquences orales ; les symboles <  > désignent des séquences écrites).

La reconnaissance et la prononciation des unités plus petites que les mots

Cette fonction se développe lorsque l’enfant acquiert la conscience du fait que les mots peuvent être analysés en unités de son plus petites appelées unités phonologiques.

Il existe trois types d’unités phonologiques plus petites que le mot et pertinentes pour la lecture :

– les syllabes, qui comportent une voyelle obligatoire précédée et/ou suivie de consonne(s) optionnelle(s).

[ lak ] et [ toz ] pour le mot < lactose >

Les syllabes peuvent être divisées en unités plus petites

– les unités d’attaque-rime

L’attaque est la ou les consonne(s) éventuelle(s) qui précède(nt) la voyelle d’une syllabe ;

[ l ] pour le mot < lac >

La rime est la voyelle de la syllabe et la ou les consonne(s) éventuelle(s) qui la suit (suivent).

[ ak ] pour le mot < lac >

Cette unité phonologique constitue le support de la mise en relation des mots dans les chansons pour enfants, les comptines et la poésie.

Ainsi, les comptines pour enfants constituent un très bon moyen de sensibiliser les enfants aux similarités des rimes phonologiques entre différents mots.

Par exemple, les mots [ lak ], [ bak ] et [ sak ] riment car ils possèdent la même rime phonologique.

Les unités d’attaque-rime peuvent être divisées en unités plus petites.

– les phonèmes

Le phonème est défini comme la plus petite unité phonétique d’une langue capable de véhiculer une distinction de sens. Par exemple, en français les mots [ sak ] et [ bak ] diffèrent car ils présentent différents phonèmes initiaux (respectivement, [ s ] et [ b ] ).

[ l ], [ a ], et [ k ] sont les trois phonèmes qui composent le mot < lac >

La conscience phonologique se développe lorsque l’enfant devient conscient du principe général selon lequel les mots parlés peuvent être analysés en unités plus petites.

L’enfant développe une conscience progressive de ces unités, de la plus large (la syllabe) en classes maternelles, à la plus petite (le phonème), lorsqu’il commence à apprendre à lire et à écrire.

Comme nous l’avons expliqué pour les mots, la conscience phonologique implique le développement de représentations qui ne sont pas simplement des sons ou des séquences de sons, mais d’entités abstraites, qui :

  • ne prennent pas en compte la variabilité infinie des prononciations qui ne sont pas pertinentes pour le sens, et
  • permettent à l’écoutant d’identifier les sons et les séquences de sons rapidement et sans efforts

Par exemple, considérons comment nous reconnaissons le son [ t ]. Il peut être prononcé par un homme ou une femme, jeune ou âgé(e), ou par une personne étrangère. Il peut être dit avant, au début, au milieu ou à la fin du mot, c’est-à-dire avant ou après à peu près n’importe quel son de la langue, ce qui influencera partiellement la manière dont il sera prononcé.

Nous sommes capables de reconnaître le son [ t ] malgré toutes ces sources de variation car nous avons développé une représentation abstraite de ce son, qui est une « liste » de caractéristiques que nous devons entendre en combinaison de manière à reconnaître qu’il s’agit du son [ t ]. La liste des caractéristiques est différente pour chaque son de la langue car elle correspond à la position spécifique prise par les articulateurs, c’est-à-dire les lèvres, les dents et la langue, ainsi que la vibration de la gorge du locuteur, lorsqu’il prononce chaque son.

Comme nous l’expliquerons, la conscience phonologique, et en particulier la conscience des phonèmes, est essentielle pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Pour faciliter la lecture, nous ferons souvent référence aux phonèmes en parlant des « sons » dans la suite du cours, tout en gardant à l’esprit que ce à quoi nous nous référons est plus abstrait que les sons de parole.

La région visuelle

Cette région exerce deux fonctions dans la lecture:

La reconnaissance des mots :

Au cours de notre développement, nous rencontrons également de nombreux exemples de chaque mot écrit, qui diffèrent en termes de police, de style, de hauteur, et qui peuvent être écrits en minuscules ou en majuscules.

Malgré ces variations, nous apprenons à reconnaître les mots écrits très rapidement et avec exactitude car nous avons développé des représentations, ou des formes visuelles abstraites, de ces mots. Ces représentations sont constituées d’unités (lettres ou groupes de lettres) dont les formes et les positions relatives sont codées.

Par exemple, nous pouvons distinguer rapidement < angle > de < ongle >, bien que ces deux mots partagent les mêmes lettres dans les mêmes positions, à l’exception de la première ; et bien que leurs premières lettres respectives soient visuellement similaires.

Les représentations des mots écrits que nous constituons progressivement au cours de notre vie sont stockées dans la région visuelle du cerveau et constituent également un « dictionnaire », appelé le lexique orthographique.

L’identification des lettres :

Dans la région visuelle du cerveau, nous développons également des représentations qui nous permettent d’identifier les lettres individuelles qui correspondent aux « sons », indépendamment de la police, du style ou de la taille.

Par exemple, considérons comment nous reconnaissons la lettre < t >. Elle peut être grande ou petite, imprimée ou en écriture cursive, minuscule ou majuscule, ou écrite dans une police spéciale qui ajoute des courbes ici et là pour la rendre plus belle.

Pour autant qu’elle comporte un trait plus ou moins vertical ainsi qu’un trait plus ou moins horizontal qui croise le trait vertical vers son extrémité supérieure, nous reconnaîtrons cette lettre car, au travers des expositions répétées à toutes les formes différentes qu’elle peut prendre, nous avons construit une représentation interne abstraite de la lettre < t >.

Dans les systèmes alphabétiques comme l’anglais ou le français, ces symboles sont appelés graphèmes car ils peuvent représenter soit des lettres isolées, par exemple < a >, < l >, < f >, < v >, ou des groupes de lettres, par exemple < eau >, < ain >, < ph >, < euil >.

Cependant, pour faciliter la lecture, nous nous référerons souvent aux graphèmes comme des « lettres » dans la suite du cours, en gardant à l’esprit que ces entités peuvent correspondre à des lettres isolées ou à des groupes de lettres.

Etant donné que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture nécessite la mise en correspondance des mots parlés et des « sons » aux mots écrits et aux « lettres », et vice versa, les régions visuelle et auditive du cerveau devront établir des connexions multiples, complexes et bidirectionnelles au cours de l’apprentissage. Ces connexions vont permettre à l’enfant d’associer les « lettres » des mots écrits à leurs « sons » correspondants de telle manière qu’il puisse lire les mots, et d’associer les « sons » des mots parlés à leurs « lettres » correspondantes de telle manière qu’il puisse orthographier les mots (en utilisant à la fois ses habiletés visuelles et motrices).

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